Contribution d'introduction du MLPD pour la manifestation « Internationalisme Live » au sujet

Contribution d'introduction du MLPD pour la manifestation « Internationalisme Live » au sujet

Lutte contre le danger imminent d'une conflagration au Proche-Orient. Quelle est la perspective de la lutte de libération palestinienne ?

Contribution d'introduction du MLPD pour la manifestation « Internationalisme Live » au sujet Lutte contre le danger imminent d'une conflagration au Proche-Orient. Quelle est la perspective de la lutte de libération palestinienne ?

Chers camarades, chères camarades,
Chères amies et chers amis,

Bienvenue à la manifestation « Internationalisme Live » du MLPD.

Après l'éclatement de la guerre inter-impérialiste en Ukraine, il y a au Proche-Orient une autre guerre qui a le potentiel de se transformer en conflagration évoquant une troisième guerre mondiale.

On ne peut comprendre ce qui se passe actuellement dans le monde que si l'on sait que le système impérialiste mondial a connu de grands changements au cours des dernières décennies. Le point de départ a été la
nouvelle organisation de la production capitaliste internationale depuis les années 1990. Toute une série de pays qui, hier encore, étaient des pays sous dépendance et oppression néocoloniale ou semi-féodaux et coloniaux, sont aujourd'hui devenus eux-mêmes des pays impérialistes.1 C'est le cas par exemple de la Turquie, du Qatar, de l'Arabie saoudite ou de l'Iran.

Ces nouveaux impérialistes sont très agressifs et aspirent à de nouvelles positions-clés. Ils sont ainsi en forte concurrence avec les anciens pays impérialistes comme les États-Unis, qui sont toujours le principal belliciste mondial, ou encore l'Allemagne. Si l'on ne reconnaît pas ces pays comme nouveaux impérialistes, on s'écarte du droit chemin et accepte leur bras long, c’est-à-dire des instruments comme le Hamas, en tant que force dirigeante dans la lutte.

Dans ce conflit concret notre principale poussée vise l’État impérialiste d’Israël. L'agression impérialiste d'Israël se transforme de plus en plus en génocide contre le peuple palestinien. Elle s'inscrit dans les plans du gouvernement fasciste de Netanyahou, qui compte également des fascistes parmi ses membres. Il s'agit de dessiner une nouvelle carte du Proche-Orient en commun avec d'autres impérialistes comme les États-Unis et l'Allemagne. En septembre, Netanyahou a montré aux Nations Unies une carte sur laquelle il n'y avait plus de territoires palestiniens. Au lieu de cela des accords avec d'autres régimes réactionnaires, comme celui d'Arabie saoudite nouveau impérialiste. Dès 2024, la ligne idéologico-politique du MLPD stipulait :

« Se dresser contre l'agression de l'État israélien et contre la terreur sioniste est une obligation internationaliste et anti-impérialiste pour le mouvement ouvrier révolutionnaire. »2

Le MLPD est du côté de la lutte de libération palestinienne et c'est précisément pour cette raison qu'il n'est pas du côté du Hamas et d'autres organisations islamistes-fascistes comme le Jihad islamique, car ceux-ci ne représenten

t pas la lutte de libération. La collaboration avec eux, malheureusement aussi par des forces palestiniennes progressistes, causera de grands dommages au mouvement. Elle caractérise une politique de « Querfront [front transversal] » que nous rejetons fondamentalement.

Des millions de personnes à travers le monde descendent dans la rue. Cela recèle le potentiel d'un essor de la lutte pour la libération nationale et sociale au Proche et au Moyen-Orient et pour des crises à l’échelle de l’ensemble de la société dans les pays les plus divers. Des actions de protestation et de solidarité des ouvriers et des syndicats sont importantes : grève de solidarité des dockers français, boycottage des livraisons d'armes à Israël par les ouvriers grecs et italiens, grève dans une usine d'armement en Grande-Bretagne, déclarations anti-guerre des fédérations syndicales d'Italie, de la Pologne jusqu'en Afrique du Sud.

En Allemagne aussi, le gouvernement fédéral est de plus en plus sous pression à cause de sa fidélité inconditionnelle à l'impérialisme israélien et sa tentative de diaboliser toute critique du gouvernement israélien en la qualifiant d'antisémitisme. C'est l'une des raisons essentielles de la chute actuelle du gouvernement allemand. Et cela se produit même dans une situation où il existe une profonde crise de confiance dans le gouvernement. Même au sein de l'alliance impérialiste des États de l'UE les contradictions sont massives lorsque, par exemple, la France, l'Irlande, la Belgique ou l'Espagne critiquent la manière d'agir d'Israël. La situation souligne l'urgence pour tous ceux qui ont des prétentions révolutionnaires d'adopter un point de vue de classe prolétarien clair.

Il s'agit d'aborder ce conflit compliqué avec la méthode et le mode de pensée dialectiques et de tout faire pour que le véritable socialisme gagne de nouveau en prestige comme perspective. La position différenciée du MLPD est largement reconnue par la masse de la population, en particulier par les ouvriers. Cependant, des divergences profondes sur la voie et la perspective de la lutte de libération palestinienne se développent également au sein du mouvement ouvrier marxiste-léniniste international et du mouvement de libération palestinien.

Avec notre manifestation, nous voulons contribuer à la clarification et à l'unification. Pour ce faire, nous voulons soumettre six points à la discussion :

1. Nous soutenons la lutte de libération palestinienne et critiquons l'agression impérialiste et sioniste inhumaine d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023 ne peut pas servir de justification. L'oppression du peuple palestinien persiste depuis des décennies : Depuis le moment où l' État d'Israël, sous la direction sioniste, a commencé à opprimer et à expulser le peuple palestinien avec la Nakba en 1948. Avec le blocus depuis 2007, la bande de Gaza a été transformée en une prison à ciel ouvert densément peuplée sous une occupation israélienne brutale. Avec la guerre, le nombre de prisonniers palestiniens a augmenté à plus de 10 000 personnes, dont plus de 2 000 en détention administrative3 sans accusation, ni procès, ni preuve.

Avec la fascisation en plus, les attaques meurtrières de la part des colons racistes et la spoliation continuelle des terres en Cisjordanie, l'Israël sioniste-impérialiste exerce une terreur d'État permanente. La guerre actuelle contre Gaza est un véritable crime de guerre contre l'homme et la nature. Plus de 20 000 morts4, environ 70 pour cent de femmes et d’enfants et au moins 50 000 blessés. Des milliers d'appartements et de maisons détruits, de la terre brûlée, la destruction d'infrastructures élémentaires pour l'approvisionnement en eau, en nourriture, en essence et en aide médicale. Il n'y a pratiquement plus d'hôpital qui fonctionne dans la bande de Gaza.

Cette guerre viole même le droit international humanitaire bourgeois et remplit les critères de crime de guerre. L'affirmation que la guerre est avant tout dirigée contre le Hamas est un mensonge. Le fait que le Hamas se cache apparemment dans et sous des mosquées, des écoles et des hôpitaux ne donne pas le droit à Israël de les raser.

L'armée israélienne pratique une véritable chasse à l'homme : les masses ont d'abord été invitées à se déplacer du nord vers le sud. Maintenant, elles s'accumulent au sud – et le sud est bombardé et occupé par des chars. Cette terreur d'État est soutenue par les puissances impérialistes de l'OTAN. Cela est seulement limité par des divergences tactiques. En premier lieu et sans condition par l'impérialisme américain et allemand.

Nous exigeons et nous luttons pour cela :

Cette guerre doit être terminée immédiatement et toutes les troupes israéliennes doivent être retirées !

- Les responsables impérialistes doivent payer des dommages et intérêts au peuple palestinien et reconnaître pleinement ses droits !

2. L'arrière-plan plus profond de la guerre réside dans la lutte acharnée entre les anciennes et les nouvelles puissances impérialistes pour la domination du Proche et du Moyen-Orient pour le pétrole, le gaz et la position géostratégique.

Il ne s'agit pas d'une guerre opposant des juifs à des arabes, ni même d'une guerre motivée par des raisons religieuses. Ce qui, du côté d'Israël, doit apparaître à première vue comme une guerre contre le Hamas poursuit en réalité l'objectif d'un « nouveau Proche-Orient ». (déclaration originale de Netanyahou)1. L'objectif est que les « États du Golfe, entre autres, rejoignent un camp américano-israélien ».2 Israël est un pays impérialiste qui a considérablement développé son rôle indépendant au cours des dernières années et décennies. Le gouvernement israélien poursuit l'objectif sioniste-impérialiste de créer un « Grand Israël ».

L'impérialisme américain, associé aux milieux sionistes, considère Israël comme son bastion réactionnaire au Proche-Orient. S'appuyant sur son armée très développée, ses services secrets bien équipés en armes et ses structures monopolistiques d'État très développées, Israël aspire à un rôle dirigeant impérialiste au Proche et au Moyen-Orient. Cela passe notamment par la lutte contre l'Iran nouveau impérialiste. Le fait qu'Israël poursuit de plus en plus ses propres intérêts impérialistes, y compris vis-à-vis des États-Unis, est également illustré par le fait que Netanyahou passe froidement outre les appels des représentants impérialistes de premier plan tels que Biden, Scholz, Macron à respecter le droit international. Dans notre brochure sur la guerre en Ukraine, nous écrivions :

« La lutte concurrentielle entre les États-Unis et la Chine domine désormais de manière générale les contradictions inter-impérialistes, qui se développent en même temps de manière multipolaire. »3

La guerre d'Israël contre la bande de Gaza est précisément l'une de ces contradictions multipolaires. La plupart des pays nouveaux impérialistes de la région, comme l'Arabie Saoudite, le Qatar, les Émirats Arabes Unis, la Turquie et plus encore l'Iran, avaient développé ces dernières années des relations de plus en plus étroites avec la Chine social-impérialiste et en partie avec la Russie nouveau impérialiste.

L'influence dominante des États-Unis avait considérablement diminué. En raison de leur forte concurrence les alliances entre ces pays nouveaux impérialistes sont changeantes. Face à l'influence croissante de la Chine en particulier, les États-Unis ont tenté, avec les accords d’« Abraham » de l'automne 2020, de rallier à nouveau les pays arabes nouveaux impérialistes à leur cause. Il en résulta des accords d'Israël avec le Bahreïn et les Émirats Arabes Unis, puis avec l'Arabie Saoudite et, en septembre 2023, avec l'Inde.

Avant cela, il y avait toujours eu un principe pour les pays arabes comme condition préalable à la normalisation des relations avec Israël : une solution à deux États avec le retrait d'Israël de la Cisjordanie occupée, de Jérusalem-Est, de la bande de Gaza et des hauteurs du Golan. Les accords « d'Abraham » représente désormais une « relation » réactionnaire « d'Israël avec ses États voisins sans exiger en compensation la création d'un État palestinien et le retrait des territoires occupés ».4

Les forces orientées vers l'impérialisme occidental de la direction bourgeoise de l'OLP et de l'Autorité autonome corrompue de Cisjordanie sous Mahmoud Abbas devraient également être intégrées à cet effet. Cela va directement à l'encontre de la lutte légitime de libération palestinienne.

Par ses attaques, le Hamas voulait contrecarrer les plans d'Abraham et rendre impossible la collaboration ouverte de différents pays arabes avec Israël et les États-Unis. En effet, ces accords ont été suspendus ou annulés depuis lors.

Quel rôle les organisations comme le Hamas jouent-elles dans cette situation ? Stefan Engel, l'ancien président de longue date du MLPD et directeur de l'organe théorique Voie révolutionnaire, a expliqué le contexte lors d'une manifestation du lundi à Gelsenkirchen le 13 novembre 2023 :

« Les nouveaux pays impérialistes sont très agressifs. Ils veulent conquérir leur place dans le monde et posent de très grands problèmes aux anciens pays impérialistes comme les États-Unis, la France, l'Allemagne et la Grande-Bretagne. ... Il faut savoir que ces nouveaux pays impérialistes ont également certaines méthodes qui jouent un grand rôle dans la guerre actuelle en Palestine. Ils ont mis en place des organisations étrangères afin d'infiltrer d'autres pays ou d'y exercer une influence. C'est ainsi que sont nés les talibans, par exemple, qui sont aujourd'hui au pouvoir en Afghanistan. Ils ont été créés à l'origine par la CIA, mais sont désormais soutenus principalement par l'Arabie Saoudite et le Qatar.

Nous voyons le Hamas, une organisation construite par les Frères musulmans et soutenue aujourd'hui par le Qatar, la Turquie et l'Iran. ... Nous avons le Hezbollah, une organisation dotée d'une véritable armée. Elle domine aujourd'hui le Liban et a été construite par l'Iran. Au Yémen également, l'Iran et l'Arabie Saoudite ont chacun des troupes qui mènent ici une guerre par délégation pour la prédominance au Yémen.

Ces organisations ont généralement un caractère fasciste aux allures islamistes. Elles sont réactionnaires et n'ont rien à voir avec la lutte pour se libérer de l'impérialisme, mais sont des instruments directs de la politique impérialiste. »5

Il est symptomatique que le Hamas à Gaza n'a pas permis des élections depuis 2006 et qu'il ne dispose pas non plus d'une majorité au sein de la population de Gaza selon les sondages d'opinion actuels.6 Des analyses estiment que le Hamas dispose d'un budget annuel d'environ un milliard de dollars. « Environ 200 millions de dollars de ce budget proviennent d'Iran. De 100 à 200 millions de dollars supplémentaires proviennent du Qatar. »7

En juin 2023, une rencontre de haut rang a eu lieu à Téhéran entre le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, et le président iranien Ebrahim Raisi et le président du Conseil de sécurité national iranien, Ali Akbar Ahmadian, récemment nommé.8 Le recours à des groupes fascistes et armés de mercenaires ou à des organisations terroristes est une tactique de plus en plus répandue parmi les pays nouveaux impérialistes dans leurs aspirations expansionnistes. Il est très important de développer une grande vigilance à cet égard afin de ne pas se faire exploiter par un prédateur impérialiste contre un autre.

3. L'attitude du gouvernement allemand et des médias bourgeois allemands et la répression de la solidarité avec la lutte sont inhumaines, fausses, mensongères et une manipulation.

Fin octobre, le chancelier allemand Olaf Scholz s'est exprimé en souriant devant les caméras : « Israël est un État démocratique aux principes très humanitaires. Nous pouvons donc être sûrs que l'armée israélienne ... respectera les règles qui découlent du droit international. Je n'ai aucun doute à ce sujet ! »9

Au vu du génocide commencé dans la bande de Gaza par l'armée israélienne, cette déclaration est d’un cynisme froid sans pareil. Selon la Convention internationale de 1973 sur la lutte contre les crimes d'apartheid et leur punition, l'expression « le crime d'apartheid [...] » désigne « des actes inhumains commis dans le but d'établir et de maintenir la domination d'un groupe racial sur un autre groupe racial et de l'opprimer systématiquement ».10 Les points énumérés ci-dessous définissent l'apartheid comme suit :

1. L'intention de maintenir la domination d'un groupe racial sur un autre.
2. Le contexte d'une oppression systématique d'un groupe marginalisé par un groupe dominant.
3. Des actes inhumains.

Tous ces trois points ont été systématiquement avancés par l'État israélien contre la population arabe au cours des dernières décennies. Des millions de Palestiniens ont été et sont encore expulsés par l'armée israélienne. Seuls 18 pour cent de la Cisjordanie sont encore sous le contrôle total de l'autorité autonome palestinienne. En collaboration avec l'armée israélienne et des colons réactionnaires ou fascistes, de nouvelles colonies illégales sont construites et des terres sont occupées année après année. Ces régions sont séparées du territoire israélien par des barrières israéliennes d'une longueur totale de 759 km.

La destruction systématique des infrastructures et des ressources, les fréquentes coupures d'électricité, de téléphone, d'eau, d'Internet comme punition collective, la restriction de la liberté de transport et de mouvement par un réseau dense de barrages routiers, de points de contrôle et de bases militaires, le contrôle des recettes fiscales palestiniennes : Selon Felix Klein, le délégué à l'antisémitisme du gouvernement fédéral, parler de tout cela constitue des accusations antisémites injustifiées. Pour Olaf Scholz, il ne s'agit pas d'une remise en cause du caractère démocratique d'Israël !

On voit bien quelle est la conception de la démocratie de nos représentants gouvernementaux. En conséquence, les médias allemands diffusent en permanence des images du 7 octobre 2023 et d'autres atrocités fascistes commises par le Hamas et le Djihad islamique en Israël – que nous condamnons bien entendu. La souffrance incommensurable des habitants de Gaza et l'injustice dont ils sont victimes sont relativement peu évoquées ou présentées unilatéralement comme étant la faute du Hamas. Rien que durant les trois premières semaines de la guerre, plus d'enfants sont morts à Gaza que dans tous les autres conflits du monde en un an, a déclaré l'organisation humanitaire Save the Children.1 En peu de temps, la guerre à Gaza a tué plus de civils que la guerre de la Russie contre l'Ukraine. Là-bas, 9 800 civils ont été tués depuis le début de la guerre il y a presque deux ans.

propos de ce conflit, le gouvernement fédéral ne se lasse pas de présenter Poutine comme un belliciste barbare qui devrait être jugé par un tribunal pénal international. Quant à la bande de Gaza et Netanyahou, les critères sont apparemment différents. C'est une mauvaise plaisanterie d'invoquer justement le génocide des Juifs par l'Allemagne hitlérienne comme raison du soutien inconditionnel à Israël. Puisque le fascisme allemand a assassiné six millions de Juifs la population palestinienne doit être punie ? Quelle logique inhumaine !

Le marxisme-léninisme et ses principaux représentants ont toujours combattu l'antisémitisme par principe. En commençant par Karl Marx, Friedrich Engels et le discours de principe d’Auguste Bebel lors du troisième congrès de la social-démocratie, à cette époque encore révolutionnaire.

ous attaquons résolument la démagogie anticommuniste de l'antifascisme bourgeois, qui diffame la critique justifiée de la politique réactionnaire du gouvernement israélien comme « antisémitisme de gauche ». Nous sommes des combattants déterminés contre l'antisémitisme et toute autre forme de racisme. Ne laissons aucune chance au fascisme, au racisme, à l'anticommunisme et à l'antisémitisme ! C'est pourquoi nous combattons également l'idéologie raciste du sionisme.

es cercles réactionnaires dominants en Israël l'utilisent comme base idéologique pour justifier leur politique impérialiste et le traitement inhumain des Palestiniens. Le sionisme a été condamné à juste titre par l'ONU en 1975 dans la résolution 3379 comme une forme de racisme et de discrimination raciale. En réalité, le gouvernement fédéral allemand ne cherche qu'à justifier sa politique impérialiste au Proche-Orient par le soutien à Israël et à diffamer et réprimer toute opposition à cette politique.

4. Contrairement à de nombreuses forces révisionnistes, trotskistes et nationalistes petites-bourgeoises au sein du mouvement de solidarité avec la Palestine nous défendons le droit à l'existence d'Israël.

Après l'holocauste perpétré par le fascisme hitlérien allemand, l'Union Soviétique sous Staline a été le seul pays à réaliser une politique étrangère socialiste exemplaire dans l'esprit de l'amitié entre les peuples. Ainsi, le ministre des Affaires étrangères de l'époque, Gromyko, a déclaré à l'ONU :

On ne peut pas refuser ce droit (à leur propre État) au peuple juif, si l'on tient compte de tout ce qu'il a subi au cours de la Seconde Guerre mondiale. ... Ni les antécédents ni les conditions actuelles en Palestine ne peuvent justifier une solution unilatérale de la question palestinienne, que ce soit dans le sens de la création d'un État arabe indépendant sans tenir compte des droits légitimes du peuple juif ou dans le sens de la création d'un État juif indépendant sans tenir compte des droits légitimes de la population arabe. »2

n 1947 la Palestine était sous l'administration mandataire de l'impérialisme britannique. L'Union Soviétique socialiste avait initialement soutenu la proposition de la création d'un État arabe-juif avec des droits et des obligations égaux pour les Arabes et les Juifs.

Cette solution n’a pas pu être réalisée en raison du sabotage de l'impérialisme britannique et des différences irréconciliables entre les Arabes et les Juifs. Ce n'est qu'alors que l'Union soviétique a soutenu, à titre de compromis, le plan de partage de la Palestine.

l devait y avoir deux États libres, indépendants et démocratiques, l'un arabe et l'autre juif, dans des frontières clairement définies par l'ONU. L'Union soviétique a été le premier pays à reconnaître l'État d'Israël. Cependant, il a ensuite très vite été marqué par le sionisme sous le bouclier impérialiste de la Grande-Bretagne et des États-Unis. C'est pourquoi l'Union Soviétique a rompu ses relations diplomatiques avec Israël en 1953 en signe de protestation.

Reconnaître le droit à l'existence d'Israël ne signifie en aucun cas reconnaître le sionisme comme raison d'État, la politique fasciste et fascisante d'Israël impérialiste ou même l'occupation israélienne.

ous critiquons donc aussi par principe la trahison ouverte des intérêts des Palestiniens par la direction de l'O.L.P. avec les accords d'Oslo et lors du soi-disant sommet de Camp David en juillet 2000. La délégation palestinienne y a accepté l'occupation d'Israël.

lle s'est déclarée prête à renoncer à 78 pour cent du territoire prévu par le plan de partage de l'ONU de 1947, ainsi qu'au droit au retour des Palestiniens expulsés.

5. Nous nous laissons guider par l'internationalisme prolétarien

« Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! » et « Prolétaires de tous les pays et opprimés, unissez-vous ! » - telle est notre ligne directrice fondamentale, y compris pour la solution de la question palestinienne.

« Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! » s'applique également à la classe ouvrière juive et arabe et aux masses en Israël ! En Israël aussi, il y a une division de classe, une lutte de classe, des mouvements de grève syndicales ainsi que des partis arabes-palestiniens avec des revendications légitimes.

Ainsi des initiatives et des mouvements qui s'engagent pour une paix juste, pour les droits des Palestiniens, contre les confiscations de maisons, la construction de colonies ou la loi raciste sur les nationalités. En Israël, un mouvement populaire en grande partie antifasciste et démocratique, bien qu'abusé par l'opposition bourgeoise réactionnaire, a combattu pendant des mois le passage au fascisme du gouvernement Netanyahou. La loi martiale est désormais en vigueur en Israël.

Cependant, même cela ne peut arrêter les protestations et une majorité des personnes interrogées s'oppose à l'offensive terrestre actuelle. Ainsi 49 pour cent de la population israélienne s'y oppose, et 29 pour cent seulement y sont favorables.3 Malgré la loi martiale des milliers de personnes sont descendues dans les rues pour exiger l'arrêt de l'offensive terrestre, aussi pour protéger les otages. Bien entendu, l'influence et le dénigrement sionistes systématiques depuis des décennies ont laissé des traces évidentes au sein des ouvriers et des masses israéliennes. Ici, il faut enraciner la ligne directrice du mouvement ouvrier depuis Marx et Engels par un patient travail de persuasion et d'alliance: « Un peuple qui en opprime d’autres ne saurait être libre ».

Les protestations contre l'agression impérialiste d'Israël se multiplient dans le monde entier. Des manifestations de masse rassemblant parfois plusieurs centaines de milliers de personnes ont eu lieu dans le monde entier. Nous savons que lors des manifestations de masse contre le régime de Netanyahou des drapeaux palestiniens flottaient également en Israël – certes chez un petit groupe – sans qu'il y ait eu d'hostilité de la part du reste de la manifestation.

Dans cette situation il est très important que les partis à prétention révolutionnaire suivent une ligne claire. Ce n'est qu'ainsi qu'ils pourront gagner les masses à la lutte de libération et à un nouveau départ dans la lutte pour le
véritable socialisme et l'enraciner comme seule perspective contre le système impérialiste mondial qui menace l'humanité.

Cela implique d'ancrer les connaissances sur la trahison du socialisme ainsi que d'en tirer des conclusions. Il y a un grand besoin de cela aussi en Palestine. Nous avons rencontré en Allemagne un représentant palestinien d'une organisation progressiste de Palestine qui a dit:

« Personne ne parle de socialisme en Palestine. Nous devons raviver cela et le propager parmi les gens ».

Il faut faire connaître et développer aussi l'ICOR en tant qu'organisation révolutionnaire mondiale et le Front uni en tant que regroupement de forces progressistes dans la lutte contre le fascisme, la guerre, la destruction de l'environnement et l'impérialisme . Nous sommes fermement convaincus que les masses, tant à Gaza qu'en Israël, se libéreront tôt ou tard de l'impérialisme et lutteront pour la perspective sociale du véritable socialisme.

e MLPD a lancé un mouvement en Allemagne visant à donner un nouveau prestige au véritable socialisme. Avec notre association de jeunesse REBELL nous encourageons également un mouvement de jeunesse socialiste. Nous voulons ainsi aider les gens à passer de la recherche des alternatives sociales, de la « bonne idée » du socialisme à venir à bout de l'anticommunisme et à mener la lutte pratique organisée dans ce but.

La solidarité implique également le débat sur la stratégie et tactique correctes de la lutte de libération palestinienne sur la base de principes révolutionnaires et marxistes-léninistes.

Oui, chaque mouvement décide lui-même de sa direction ! Mais non, cela n'exclut en aucun cas une discussion critique et autocritique, objective et partant du point de vue de classe à ce sujet.

Dans ce contexte nous menons une critique de principe contre le Hamas et le Jihad islamique et contre le fait de collaborer avec eux comme une sorte de front transversal palestinien. Nous critiquons résolument l'exigence de ne pas critiquer publiquement ces forces, au prétexte qu’elles seraient censées faire partie intégrante de la résistance palestinienne.

Cette position suscite parfois une vive hostilité et des accusations absurdes contre le MLPD. On se réfère parfois à tort à Lénine ou à Mao Zedong. Comme il s'agit de toute une gamme d'« arguments » contre notre position, nous devons traiter cela en détail.

Cela ne signifie en aucun cas que nous plaçons cette question au-dessus du rejet de principe de la politique sioniste.

Tout d'abord il convient de noter que le Hamas et le Jihad islamique ne sont pas – comme cela a été traité par Lénine ou Mao Zedong – des représentants de la bourgeoisie nationale, de la bourgeoisie libérale, de la bourgeoisie réformiste ou des forces conservatrices dans la lutte de libération nationale.

Pourquoi qualifions-nous le Hamas et le Jihad islamique de fascistes  ? La qualification du fascisme la plus utilisée dans le mouvement révolutionnaire est celle de Georgi Dimitrov, alors secrétaire général de l'Internationale communiste : le fascisme est la dictature des « éléments les plus réactionnaires, les plus chauvins, les plus impérialistes du capital financier. ... C'est la barbarie médiévale et la sauvagerie. C'est une agression effrénée à l'égard des autres peuples et des autres pays. »4

a base socio-économique du fascisme est la combinaison de la domination monopolistique du capital financier5 et d'éléments féodaux. Le fait que cela s'applique au Hamas est prouvé par son orientation idéologico-politique et sa politique, ainsi que par l'intérêt dans lequel il travaille : Ces organisations sont des instruments fascistes sous le contrôle de pays nouveaux impérialistes particulièrement agressifs.

Cette qualification de fasciste est particulièrement souvent contestée au sein du mouvement international. Certains disent qu'il est possible de collaborer sur le plan tactique, même si l'objectif stratégique est différent.

Pourtant : il ne peut pas être question d'une collaboration avec les fascistes, les ennemis mortels du mouvement ouvrier, ni tactique ni stratégique.

outes les organisations fascistes, y compris celles qui se déguisent en islamistes, doivent être interdites. Le Hamas et le Jihad islamique font partie, depuis leur création, d'une tendance fasciste réactionnaire transnationale basée sur la charia. Elle agit comme bras allongé, financé par des pays nouveaux impérialistes comme l'Iran, le Qatar, la Turquie et l'Arabie Saoudite et n'a pu devenir un mouvement mondial que grâce à cela.

Le Hamas, branche palestinienne de l'organisation ultra-réactionnaire des Frères musulmans, a d'abord été financé par Israël et les États-Unis comme contrepoids réactionnaire à l'OLP. Les Frères musulmans ont également tué de nombreux progressistes et révolutionnaires en Égypte et en Tunisie. Le Hamas défend des positions fascistes sur le plan idéologique.

Il a deux bases programmatiques : la charte de 1987/88 et le document stratégique de 2017.

Il déclare dans la charte : « Le Mouvement de la Résistance Islamique (HAMAS) est l’une des branches du “ Mouvement des Frères Musulmans ” en Palestine. » Il exige un hommage inconditionnel et menace : « Celui qui nie son droit, ne le soutient pas et détourne les yeux des faits, intentionnellement ou pas, se réveillera pour voir que les événements l’ont rattrapé sans raison pour justifier son attitude. » L'objectif stratégique est clairement antisémite et raciste et dirigé contre « les Juifs » et la Charte est écrite en se référant au Prophète : « Le jour du Jugement ne viendra pas avant que les Musulmans ne combattent les Juifs et les tuent, quand le Juif se cachera derrière des pierres et des arbres. »t en plus : « Il n’y a aucune solution pour la question palestinienne à l’exception du jihad. » Car « la Palestine est une terre islamique ». Le rôle « important » attribué aux femmes est également féodal : « elle joue le rôle le plus important en prenant soin de la famille, en élevant les enfants, … pour se préparer à leur rôle au combat qui les attend. »

Il a promis sa solidarité et son soutien au mouvement national palestinien pourvu qu'il soit orienté vers l'anticommunisme et ne se rallie pas à « l'Est communiste »: « Ils (les ennemis) étaient derrière la Révolution Française, la révolution communiste et la plupart des révolutions dont nous avons entendu parler hier et aujourd’hui. » Cela correspond presque mot pour mot à la propagande fasciste sur le « complot judéo-bolchevique mondial ».

Et une autre ligne de démarcation est clairement tracée : « La laïcité est en contradiction totale avec l’idéologie religieuse. »6

Le document stratégique de 20177 contient des explications détaillées sur la tolérance, les droits de l'homme et la collaboration avec d'autres religions. Cependant il ne remplace explicitement pas la charte, mais s'adapte au changement de l'esprit du temps. Aujourd'hui, il fait partie de la tromperie démagogique particulière de différentes forces impérialistes et fascistes de se qualifier d'anti-impérialistes en raison de la concurrence avec d'autres impérialistes.

L'Iran s'en sert pour se déclarer anti-impérialiste contre les États-Unis. L'impérialisme allemand s'en sert également contre la Russie, et Poutine contre l'OTAN.

Si on lit vraiment Lénine et Mao Zedong on constate qu'ils ont tous deux défendu des principes prolétariens clairs pour la lutte de libération nationale. Lénine a développé clairement des critères pour la classe ouvrière en vue d'une alliance temporaire avec la bourgeoisie nationale dans la lutte de libération nationale.

Pour cela il posait trois conditions fondamentales :

Premièrement, il faut s'assurer que les mouvements de libération bourgeois … seront « réellement révolutionnaires, où leurs représentants ne s'opposeront pas à ce que nous formions et organisions dans un esprit révolutionnaire la paysannerie et les larges masses d'exploités. Si ces conditions ne sont pas remplies, les communistes doivent, dans ces pays, lutter contre la bourgeoisie réformiste, … »8

euxièmement, seule la lutte de la bourgeoisie d'une nation opprimée contre celle qui l'opprime est progressiste et utile au prolétariat. Cependant, toute lutte de la bourgeoisie (y compris la sienne) pour des prérogatives nationales, des privilèges par rapport aux autres nations est réactionnaire et doit être combattue par le prolétariat par principe.

Et troisièmement, les communistes ne doivent pas se fondre avec les forces bourgeoises-nationales, mais doivent « maintenir fermement l'indépendance du mouvement prolétarien, même sous sa forme la plus embryonnaire ».9

Ces lignes directrices de Lénine sont universellement valables.

e n'est pas la discussion critique sur le Hamas ou le Jihad islamique, mais l'abandon des principes révolutionnaires qui tire dans le dos de la lutte pour la libération nationale et sociale du peuple palestinien et manque à l'internationalisme prolétarien.

ans le monde actuel multipolaire nous ne pouvons pas aborder cette question de manière métaphysique, d'après le modèle noir et blanc. Nous devons l'aborder de manière dialectique, en partant de l'analyse marxiste-léniniste des contradictions multipolaires dans le monde et du point de vue de la classe.

ans la brochure « Sur l'émergence des pays néo-impérialistes » de 2017, Stefan Engel écrivait ainsi :

« C'est en effet une position social-chauvine de se ranger lors des contradictions, voire des guerres inter-impérialistes, du côté de l'un ou l'autre impérialisme, en brandissant le drapeau d'un esprit révolutionnaire. La classe ouvrière, les masses opprimées et les révolutionnaires du monde doivent lutter sans exception contre tout type d'impérialistes. »10

Après la révolution de 1979, les communistes iraniens ont payé de la vie de milliers de révolutionnaires une erreur d'évaluation concernant leurs alliés. Ils ont temporairement soutenu le fasciste islamiste Khomeini dans sa lutte contre le Shah et les États-Unis et ont même collaboré avec lui en tant qu'« anti-impérialiste ».

Après la « victoire » sur le Shah un massacre sanglant a été perpétré contre les communistes et tout mouvement démocratique. Aujourd'hui, ce « front uni » est unanimement jugé comme une erreur fatale par les révolutionnaires iraniens. C'est un avertissement sérieux et sanglant pour tous ceux qui pensent : le mouvement révolutionnaire est faible, le Hamas, que cela nous plaise ou non, est à la tête. Ou encore : à Gaza, il n'y a pas la possibilité de choisir l'organisation avec laquelle on se bat.

Les fascistes travaillent contre les intérêts de la classe ouvrière et agissent impitoyablement dans leurs rapports avec leurs adversaires. La collaboration avec les fascistes ne peut jamais donner une impulsion à l'accélération de la lutte de libération. Seule la construction, parfois laborieuse et de longue haleine, d'un parti révolutionnaire et le ralliement de la classe ouvrière et de larges masses à la lutte pour la libération nationale et sociale aboutiront en fin de compte.

Le critère de la « prise de position pour la Palestine » seul, sans aucun point de vue de classe, mènerait aujourd'hui tout droit à une fraternisation social-chauvine avec Erdogan ou le régime des mollahs en Iran.

Un représentant d'un parti de l'ICOR d'Afrique écrit à juste titre au MLPD : « Si nous analysons les plans et les objectifs de ces pays (l'Iran, la Turquie et le Qatar), qui sont sous le contrôle de princes et de bourgeoisies qui exploitent et oppriment leur propre prolétariat, contrôlent des groupes multinationaux, exportent d'énormes placements de capitaux et construisent des bases militaires en Afrique et ailleurs, nous arrivons rapidement à la conclusion que l'argument selon lequel ces pays sont anti-impérialistes manque totalement de tout concept de classe qui est l'essence d'une véritable lutte anti-impérialiste.

La bourgeoisie turque, par exemple, est présente de manière agressive sur le continent africain et est fortement impliquée dans la guerre civile qui se déroule au Soudan pour le contrôle des ressources naturelles du pays. Rappelons que la Turquie entretient une base navale en Somalie ... Les princes qatariens sont ainsi l'une des trois bourgeoisies qui investissent le plus au Soudan, après le social-impérialisme chinois.

C'est l'une des plus grandes leçons de l'histoire que les organisations démocratiques et anti-impérialistes du peuple palestinien doivent - lorsqu'il s'agit du soutien et des alliances - tenir compte du caractère de classe de tous leurs alliés dans les circonstances actuelles. Il ne fait aucun doute que dans ce contexte régional et international où l'impérialisme israélien passe à l'offensive, le peuple palestinien courageux et ses dirigeants doivent absolument compter sur leurs propres forces, avec le soutien et l'aide du prolétariat MONDIAL, bien sûr ! …

Dans cette partie du monde, l'Iran et la Turquie ne se soucient pas des véritables intérêts du peuple palestinien. Ces deux États, dirigés par des bourgeoisies réactionnaires, ne défendent que leurs propres intérêts et tentent d'utiliser la lutte des Palestiniens pour contrecarrer les plans de l'État sioniste d'Israël, qui reste – depuis les 50 dernières années – le garant des intérêts économiques de l'impérialisme américain et de l'Occident en général au Proche-Orient. »11

L'alliance avec le Hamas est régulièrement comparée à l'alliance du Parti communiste chinois avec le Kuomintang. Nous nous référons ici particulièrement à Mao Zedong, car nos critiques dans ce débat proviennent également d'organisations du « camp maoïste » du mouvement révolutionnaire mondial.

Le Kuomintang était certes un parti réactionnaire, mais « il n’est pas un parti homogène », comme le disait Mao Zedong.12 Il avait une aile droite et une aile gauche et il réunissait des forces de la bourgeoisie nationale jusqu'aux représentants des grands propriétaires terriens, des grands banquiers et des grands compradores. Une partie du Kuomintang était basée sur la pensée nationale-démocratique du Dr Sun Yat-Sen, tandis que le Hamas est depuis le début l'instrument ou le bras long des puissances impérialistes étrangères réactionnaires. Traiter les instruments d'autres impérialistes comme des alliés détruit la lutte de libération et fait des forces progressistes un jouet de la concurrence inter-impérialiste.

Ce qui est différent de la coopération avec les fascistes, c'est qu'il peut y avoir des alliés bourgeois et que l'on traite les contradictions inter-impérialistes comme une réserve indirecte. Mao Zedong défendait lui aussi la nécessité absolue de l'indépendance et de l'autonomie dans le front uni et écrivait : « Notre politique, c'est l'indépendance et l'autonomie au sein du front uni, c'est-à-dire l'unité mais aussi l'indépendance. »13

l critiquait fermement des « vues de droite » selon lesquels « … ils estompaient ainsi la différence de principe entre le Kuomintang et le Parti communiste ; ils renonçaient à une politique indépendante et autonome dans le front uni, se montraient accommodants à l'égard ... du Kuomintang et se liaient eux-mêmes pieds et poings, au lieu de développer hardiment les forces révolutionnaires anti-japonaises et de combattre résolument la politique du Kuomintang de lutte contre le Parti communiste et de limitation du Parti communiste. »14

Mao Zedong mettait donc résolument en garde contre la subordination des communistes ou des révolutionnaires aux forces bourgeoises ou petites-bourgeoises, qui mènerait à la défaite.

Où apparaissent actuellement en Palestine les forces progressistes, laïques et démocratiques à prétention révolutionnaire ? Où sont la stratégie et la tactique révolutionnaires ou marxistes-léninistes ? Comment mobilisent-elles les masses dans leur auto-organisation et leur lutte contre l'occupation israélienne ? Comment propagent-elles le socialisme comme perspective ? Comment gagnent-elles les masses à cette cause, contrairement à la perspective réactionnaire que représente le Hamas et pour laquelle les masses de Gaza ne luttent guère activement actuellement ? Pourquoi demande-t-on de renoncer à la critique publique du Hamas ou du Jihad islamique ? Où est le débat idéologique et politique avec ces derniers ?

Bien sûr, les forces démocratiques décident elles-mêmes de leur voie, de leur stratégie et de leur tactique – c'est leur droit. Cependant, il est également notre devoir de nous faire une opinion à ce sujet à l'aide du marxisme-léninisme et de notre ligne idéologico-politique, des expériences du mouvement ouvrier et de l'analyse concrète de la situation concrète, et d'en discuter d'égal à égal.

Certaines forces progressistes de la résistance palestinienne sont issues de l'aile gauche du mouvement nationaliste arabe. Elles ont longtemps entretenu des relations avec la Chine de Mao Zedong, mais aussi avec les révisionnistes15 en Union soviétique et en RDA. Sans une analyse de principe du révisionnisme et du chauvinisme national arabe, elles deviennent un accessoire de la stratégie et de la tactique des nouveaux impérialistes.

Le nationalisme et le chauvinisme sont en contradiction fondamentale avec l’internationalisme prolétarien, qui est guidé par le point de vue de classe prolétarienne. Nous rejetons fondamentalement la coopération avec les forces ayant une idéologie et pratique fascistes en tant que politique de « Querfront [front transversal] ».

Le Querfront a été conçu par une partie des fascistes hitlériens. L’objectif était à cette époque de former un front uni anti-révolutionnaire en Allemagne dans les années 1930. Le terme suggère qu’il existe un front commun au-delà des différences idéologiques et politiques irréconciliables du fascisme et du marxisme-léninisme. Cependant, le résultat est une tactique fasciste. En vue notamment de la confusion répandue prédominante nous devons clairement nous démarquer des fascistes, les dénoncer et les combattre, sinon cette confusion s'aggravera !

La stratégie et la tactique du « Querfront » ont été propagées ces dernières années notamment par le président russe Poutine, par les fascistes et par une partie des révisionnistes. Pendant les dernières années les révisionnistes sont rapidement passés à une coopération avec les nouveaux pays impérialistes les présentant comme un contrepoint progressiste aux États-Unis. Dans la brochure déjà mentionnée de Stefan Engel, il est dit :

« Lors d'une conférence des révisionnistes modernes à Münster en avril 2017, le DKP a même érigé la Russie en force anti-impérialiste : " La Russie est contrainte de faire une politique d'opposition à l'OTAN, elle agit donc objectivement de façon anti-impérialiste. " Cette logique absurde caractérise le passage du révisionnisme au social-chauvinisme ouvert. »16

Cela a conduit le DKP à défendre non seulement la Russie de Poutine, mais aussi la Chine et le régime iranien dans son journal UZ. Pour gagner les masses, les révisionnistes et les nouveaux impérialistes utilisent de nouvelles narrations démagogiques:

C’est mis en évidence quand on s'oppose principalement à l’impérialisme américain avec le « Sud global » soi-disant sans classes et comme si un monde multipolaire serait en soi progressiste – même sous le signe impérialiste. Cela conduit finalement à devenir un porteur de la politique fasciste « Querfront ».

Depuis que les nouveaux impérialistes ont choisi de plus en plus des formes de gouvernement ouvertement fascistes, les révisionnistes sont également devenus leurs défenseurs. Au niveau international les révisionnistes sont même devenus des porteurs essentiels de la politique « Querfront ». Leur vision du monde est une vision bourgeoise, qui édulcore son régime bureaucratique-capitaliste ou social-impérialiste avec des phrases socialistes et vise à le rendre acceptable aux masses. La stratégie « Querfront » a également une influence sur le mouvement révolutionnaire à travers les révisionnistes, ce qui constitue un grand danger. Une ligne de démarcation claire doit être tracée ici. Nous ne manifestons pas non plus aux côtés de l’AfD simplement parce qu’il s'oppose au gouvernement.

D’autres révisionnistes, comme certains membres du Parti communiste belge, demandent même une troisième guerre mondiale de la Chine, la Russie, l’Iran et d’autres pays, le prétendu « sud global », contre l’impérialisme américain.

Mao Zedong n’a jamais, surtout lorsqu’il collaborait avec le Kuomintang, renoncé au débat idéologique ni même accepté de reléguer au second plan les idées communistes. Il écrit : « C'est assurément une grave erreur de négliger ces différences, de ne voir que l'unité et non les contradictions. Quand on aura compris cela, on saura pourquoi les irréductibles de la bourgeoisie demandent de " remiser " le communisme. Ne pas voir que c'est pour assurer le pouvoir absolu à la bourgeoisie serait manquer totalement de bon sens. »17

Le fait que le peuple palestinien se réserve également le droit de lutter avec des armes contre l'occupation si nécessaire est soutenu par le droit international public en cas d'occupation et de guerre d'agression. Voici ce que déclare l’article 51 de la Charte des Nations Unies à propos du droit de l'autodéfense :

« Cette Charte ne porte aucune atteinte au droit de la nature de l'autodéfense individuelle ou collective en cas d’attaque armée contre un membre des Nations Unies… »18

Concernant l'Ukraine on ne cesse de répéter depuis deux ans que la lutte armée contre une guerre d'agression et d'occupation est légitime – mais seulement lorsqu'il concerne les intérêts de l'OTAN et de l'industrie d'armement allemande ?

Cependant, même sans ces paragraphes l'expérience historique montre que les puissances impérialistes ne sont jamais prêtes à abandonner volontairement leur pouvoir.

Une perspective progressiste et révolutionnaire est nécessaire. Dans le passé, le mouvement révolutionnaire mondial a soutenu des soulèvements populaires révolutionnaires, comme l'Intifada en Palestine ou le soi-disant « Printemps arabe » dans les pays arabes. Toutes les révolutions couronnées de succès ainsi que les luttes de libération populaire et de guérilla en Chine, au Vietnam et à Cuba avaient pour objectif de protéger le peuple et d'éviter des défaites et des victimes inutiles.

Ils se démarquaient clairement de la terreur individuelle contre les masses. En revanche, la charte du Hamas glorifie explicitement les attaques sans égard aux pertes parmi les masses : « En effet, je désire me battre pour Dieu et être tué, et attaquer à nouveau et être tué, et attaquer à nouveau et être tué. »19

Il s'agit d'une stratégie et d'une tactique fascistes qui frappent les masses et qui sacrifient également de manière insensée des jeunes combattants courageux et désintéressés. Dans une conception du monde laïque et progressiste des attaques sans une évaluation sobre de leur succès durable et sans égard aux victimes sont anarchistes et aventuristes.

Même s'il y a eu des attaques contre des cibles militaires le 7 octobre 2023, y compris des combats avec des « civils » armés, on ne peut nier que des massacres fascistes ont également eu lieu le 7 octobre 2023. Si celles-ci sont aujourd'hui niées et présentées comme « orchestrées par Israël », cela n'est ni prouvé ni plausible. Comment cela s'accorde-t-il avec la déclaration qu'Israël a été complètement surpris et humilié par l'attaque, mais qu'en très peu de temps, il ait commis des massacres de centaines de personnes, déguisés et mis en scène ? Comment cela s'accorde-t-il avec le fait que le Hamas ou le Jihad islamique eux-mêmes en ont publié fièrement des images en ligne ? Comment dresser un tableau convaincant d'une Palestine démocratique, voire socialiste, notamment d'un point de vue stratégique, si de telles méthodes sont utilisées ?

Mao Zedong a déclaré sans équivoque qu'il ne peut y avoir de consentement aux massacres ou à l'anticommunisme ultra-réactionnaire. Il a écrit à ce sujet concernant le Kuomintang :

« Nous serons implacables pour les scélérats qui ont eu l'audace … de perpétrer les massacres ... de saper la Région frontière, d'attaquer les troupes progressistes, les organisations et les éléments progressistes. ... Nous leur rendrons coup par coup, il n’est pas question de leur faire la moindre concession. »20

Les pires brutalités commises par l'Israël sioniste ne justifient pas une réponse par des attaques contre la population civile. On ne peut pas déclarer que tous les habitants d'Israël sont des sionistes qui doivent être combattus de la même manière ou même tués si possible.

L'Armée rouge sous Staline a interdit les viols et les attaques de l'Armée de libération contre la population civile allemande, même après les pires crimes imaginables commis par les fascistes hitlériens.

Lénine a décrit des situations dans lesquelles une « terreur rouge de masse » doit être organisée contre la terreur bourgeoise et la guerre. Cependant, c'étaient des mesures expressément temporaires liées à une situation extraordinaire :

« La terreur nous a été imposée … par la terreur que pratique le capitalisme international tout-puissant, qui a écrasé, écrase et condamne à mourir de faim les ouvriers et les paysans, en lutte pour pour la liberté de leur pays. »21

Lénine a indiqué qu'elle doit être appliquée exclusivement « dans l'intérêt des ouvriers, soldats et paysans »22 : Les communistes doivent « l'organiser et la contrôler, la subordonner aux intérêts et aux nécessités du mouvement ouvrier et de la lutte révolutionnaire générale ; elle doit écarter, éliminer sans merci la tendance à faire tourner la guerre de partisans en ʺ gueuserie ʺ . »23

L'internationalisme prolétarien exige que la classe ouvrière du monde entier, et en particulier la classe ouvrière palestinienne et arabe, se réunisse avec la classe ouvrière d'Israël. En revanche, certains prétendent qu'il n'y a pas de classe ouvrière en Israël, qu'il existe un consensus colonial avec les colons prolétariens et qu'il s'agit simplement d'une économie artificielle et inventée. Cela est en contradiction avec la réalité.

Selon les informations de l'OCDE sur environ 1,5 million d'employés en Israël plus de 500 000 travaillent dans l'industrie, 2,9 millions sont dans le secteur tertiaire et seulement 20 000 dans l'agriculture.24 Une grande partie du « secteur tertiaire » appartient également à la classe ouvrière, car celui-ci comprend, par exemple, le secteur des transports, le service de voirie, la fonction publique, la restauration, les hôtels et les domestiques.

La classe ouvrière comprend des Israéliens juifs, laïcs et arabo-musulmans ainsi que des Palestiniens. Sur la question de la nécessaire unité ouvrière internationale à travers les frontières, de l'unité des opprimés et des nations opprimées, Lénine a souligné : « Les socialistes des nations opprimées doivent s'attacher à promouvoir et à réaliser l'unité complète et absolue, y compris sur le plan de l'organisation, des ouvriers de la nation opprimée avec ceux de la nation oppressive. Sans cela, il est impossible de sauvegarder une politique indépendante du prolétariat et sa solidarité de classe avec le prolétariat des autres pays, devant les manœuvres de toutes sortes, les trahisons et les tripotages de la bourgeoisie.« 25

Chers amis et camarades !

Ce qui susciterait aujourd'hui la solidarité mondiale, c'est une nouvelle Intifada révolutionnaire. Nous comprenons par là un soulèvement populaire progressiste qui s'appuie sur les larges masses sous la direction de la classe ouvrière, qui travaille à l'unité de la classe ouvrière des ouvriers juifs et arabes et cherche le regroupement international de la classe ouvrière et de tous les opprimés.

Cela va de pair avec la construction d'un parti révolutionnaire et se démarque clairement des forces fascistes. C'est aussi une leçon du « printemps arabe » en Syrie, en Égypte et en Tunisie. Dans cette situation les forces islamistes réactionnaires et fascistes ont poignardé la lutte de libération dans le dos, l'ont conduite dans une impasse et l'ont détruite.

Quand je décris maintenant en détail la stratégie et les tactiques de la lutte de libération palestinienne selon les critères marxistes-léninistes cette discussion critique ne contredit pas un seul instant la solidarité pratique avec la lutte de libération palestinienne à tout moment. Au contraire, ce débat lui sert.

Depuis le 7 octobre 2023 nous avons initié et annoncé 45 rassemblements ou manifestations au moins de la part du MLPD en Allemagne et les avons toujours organisés ensemble avec des amis palestiniens. Nous avons en outre participé à au moins 28 autres grandes manifestations. Lors de certaines manifestations des représentants de Hamas et du Jihad islamique ou d'autres forces fascistes participaient, mais dans ce cas nous n'y sommes pas allés.

A Essen il y a même eu une manifestation de soi-disant solidarité avec la Palestine dans laquelle les forces ayant une influence dominante soutenaient l'objectif stratégique d'un califat islamique transnational. Les hommes marchaient en tête, les femmes derrière. Nous condamnons de telles choses. En liaison avec ces manifestations nous sommes bien sûr également actifs dans la rue en contactant largement la masse de la population et en particulier les ouvriers des entreprises. Nous y recevons un grand soutien pour notre position.

Lors des manifestations, des tracts et des déclarations du Comité central du MLPD ont été confisqués à plusieurs reprises sous l'accusation anticommuniste de l'incitation du peuple à la haine en raison du slogan « Solidarité avec la lutte de libération palestinienne ». Il y a eu des arrestations et des plaintes contre nos camarades, les rassemblements et les manifestations ont été initialement interdits, mais nous l'avons emporté par la lutte. La campagne menée par les forces réactionnaires de la politique allemande, le journal BILD et les forces antideutsch26 est explicitement dirigée contre les forces marxistes-léninistes dans le mouvement (de solidarité) palestinien.

En Allemagne nous avons joué un rôle déterminant dans la proposition et la promotion de la campagne de collecte de fonds « Gaza doit vivre », dans laquelle déjà plus de 20 000 euros pour des hôpitaux, des ambulances et le soutien d'un service de presse démocratique ont été collecté et transmis.

Dans l'une des déclarations juste mentionnée et qui a fait l'objet des attaques les plus violentes le Comité central du MLPD déclare :

« La perspective du peuple palestinien, mais aussi celle des ouvriers et de la classe ouvrière d'Israël, réside dans le véritable socialisme. Dans le véritable socialisme fondé sur le mode de pensée prolétarien, des réserves et des différences nationales seront également surmontées, et l'esprit d'amitié entre les peuples et de solidarité internationale surmontera les influences nationalistes. Une Palestine socialiste dans laquelle Israéliens et Palestiniens vivent ensemble sur un pied d'égalité est l'objectif stratégique de la lutte de libération là-bas.

Une solution démocratique de deux États basée sur le plan de partition de l'ONU de 1947, avec l'évacuation des territoires occupés par Israël et le retrait des colons occupants peut constituer une étape intermédiaire si elle est obtenue par la lutte avec une perspective socialiste. Forger l'unité ouvrière des ouvriers israéliens et palestiniens joue un rôle clé à cet égard. Il s'agit de faire de cette lutte une composante de la préparation de la révolution socialiste internationale contre l'impérialisme. »27

Nous invitons tout le monde à y participer.

Vive la solidarité internationale !

En avant vers les États socialistes unis du monde !